Grossesse

Une deuxième grossesse peu sereine

Alors oui c’est vrai, je ne suis pas venue depuis longtemps…

Pour la faire courte, nous n’avons pas pu faire de transfert en septembre car je travaillais à une heure de chez moi, et sur octobre j’ai ovulé avant l’heure… Le dernier transfert de nos deux derniers blastocystes a donc eu lieu le 2 novembre. Et, hourra, ça a fonctionné (décidément il faut toujours qu’on fasse les fonds de cuve pour que ça marche !).

Le taux de Bhcg est bon, il augmente bien, je passe mon écho de datation, il y a un petit bébé, c’est parfait…

Par contre avoir une grossesse sereine, ça aurait été trop beau.

Je fais ma prise de sang obligatoire de début de grossesse début janvier (celle avec les sérologies, les RAI, la glycémie à jeun etc…) et là, RAI positive.

Quoi ? Mais je suis A+ moi, c’est super rare normalement d’avoir des agglutinines irrégulières positives quand on est rhésus positif.

Bin oui c’est rare mais ça arrive… Parce que les groupes sanguins comportent aussi des sous-groupes et que certains des miens sont négatifs et ceux de mon mari sont positifs. Ma fille a du en hériter et je me suis sans doute immunisée lors de sa naissance. Un peu de son sang a du passer dans le mien et j’ai commencé à fabriquer des anticorps contre ces antigènes étrangers. Ces anticorps une fois fabriqués, restent. Et lors d’une grossesse suivante, si le bébé est positif pour les mêmes antigènes, ils se réactivent et vont attaquer le fœtus en détruisant son hémoglobine. Cela s’appelle une allo-immunisation ou une incompatibilité foetomaternelle érythrocytaire.

Selon l’anticorps fabriqué cela peut être aussi grave qu’une allo-immunisation rhésus. Sauf que dans le cas d’une femme de rhésus négatif il existe des injections à faire en préventif afin d’éviter que les mamans s’immunisent (qui réduisent considérablement les cas d’allo-immunisation même si ce n’est pas du 100%), mais pour les autres antigènes il n’y a rien.

Les conséquences peuvent se voir pendant la grossesse avec des fœtus anémiés in utero qu’il faut parfois transfuser alors qu’ils sont encore dans le ventre et après l’accouchement avec des bébés qui font des jaunisses très importantes et dangereuses et qui peuvent encore être anémiés et avoir besoin d’être transfusés car ils sont encore attaqués par les anticorps… Plus on avance dans la grossesse, plus le risque est important, alors même si les taux d’anticorps restent faibles et que le bébé n’a aucun signe d’anémie in utero, on ne dépasse pas 37SA pour la naissance.

Bon donc l’important est d’identifier l’anticorps incriminé pour savoir s’il est dangereux ou pas. Dans mon cas (au début parce qu’évidemment il y a des rebondissements dans cette histoire) il s’agit de l’anti-E (aussi appelé anti-RH3) a priori ce n’est pas le plus méchant, les atteintes in utero sont rares et jamais avant le 3ème trimestre et le risque est surtout celui d’un ictère hémolytique néonatal.

Alors, on surveille : Adieu mon suivi sage-femme et bonjour le suivi exclusivement gynéco avec échographie et prise de sang pour surveiller le taux des anticorps tous les mois et probablement Adieu mon accouchement sans péridurale en salle nature parce que sur un déclenchement je suis pas certaine de tenir le coup.

On reste donc sur cette surveillance, je vois le médecin samedi 20 avril, tout va bien, bébé un peu au dessus des courbes, et encore en siège mais on a un peu de temps devant nous. Je fais ma prise de sang et rentre chez moi.

Jeudi 25 avril à 19h mon téléphone sonne, c’est le médecin. Je fais une double allo-immunisation : Anti-c (je découvrirai plus tard que j’avais déjà des anti-c sur la prise de sang du mois dernier à taux faible, mais on ne me l’avait pas dit à ce moment là) ET Anti-E et, pas de bol, les taux ont augmenté fortement, je suis maintenant à risque d’avoir une anémie fœtale sévère… Il me demande donc de venir dès le lendemain matin à l’hôpital afin d’avoir une écho et une prise de sang et de mettre en place un suivi plus intense.

Je suis reçue aux urgences maternité et j’ai droit à une prise de sang, un monitoring (ce qui ne plait pas beaucoup à bébé qui a décidé de tenter de dégommer les capteurs) et enfin une échographie.

A l’échographie, on fait une mesure par doppler dans une artère du cerveau, ce qui permet de savoir si le fœtus est anémié ou non. Ouf, pour l’instant nous sommes en dessous de la limite, mais pas très loin quand même… Le médecin hésite à me faire revenir deux fois par semaine à l’hôpital ou à faire passer une sage-femme libérale à la maison.

Le suivi sera donc : RDV une fois par semaine à l’hôpital pour prise de sang, monitoring et échograpghie et monitoring à domicile deux fois par semaine par une sage-femme libérale.

Et c’est parti pour compter les semaines, en serrant les fesses pour que tout se passe bien… Aujourd’hui, je suis à 28SA soit 6 mois pile de grossesse, et jusque là, tout va bien.

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